L’ovulation est un phénomène physiologique faisant partie de tout un mécanisme de
préparation du corps féminin à une éventuelle grossesse : le cycle menstruel.
Le cycle menstruel commence le premier jour des règles et prend fin au premier jour des règles suivantes. Il est orchestré par la sécrétion de différentes hormones. L’ovulation intervient en moyenne au 14ème jour du cycle si l’on considère qu’il dure théoriquement 28 jours. En réalité, la durée d’un cycle et donc la date d’ovulation est très variable d’une femme à l’autre. Il peut durer de 26 à 32 jours. L’ovulation a lieu de manière certaine 14 jours
avant les règles. Sa date exacte de survenue n’est donc inconnue qu’à postériori.
L’ovule est le gamète féminin, la cellule féminine à l’origine de la vie lorsqu’elle
est fécondée par le spermatozoïde, gamète masculin.
L’ovulation consiste en l’expulsion d’un ovule (ou ovocyte) par un des deux ovaires, glandes de la taille d’une grosse amande, situées dans le petit bassin de part et d’autre et en arrière de l’utérus. La première ovulation se produit à la ,puberté et a lieu ensuite, théoriquement tous les mois jusqu’à la ménopause.
Après son expulsion, l’ovule a une durée de vie de 12 à 24 h. Elle est captée par une
des trompes de Fallope et commence son chemin vers l’utérus pendant lequel elle pourra être fécondée par un spermatozoïde et former une cellule-œuf à l’origine d’un futur bébé.
Comment déterminer sa date de l’ovulation
Il existe plusieurs méthodes :
•Faire sa courbe de température Cette méthode permet de vérifier la présence de
l’ovulation dans le cycle et d’estimer la période de fertilité. Tous les matins, prenez votre température au réveil et reportez-la sur un graphique. Placez les jours sur la ligne horizontale et la température (de 35 à 38 °C suffit) sur la verticale. Lorsque l’ovulation est
absente, la courbe reste plate. Lors de l’ovulation, vous verrez une chute de la température, rapidement suivie par une élévation d’à peu près 0,5 °C. Pour bien voir cette hausse soudaine, il faut prendre sa température dans les mêmes conditions tous les jours (le matin
au réveil et à la même heure). Bien entendu, si vous avez une petite fièvre, cela fausse les résultats !
•Observer sa glaire cervicale En insérant un ou deux doigts dans le vagin, les
sécrétions au contact du col utérin peuvent être recueillies : cette « glaire cervicale » est une substance destinée, au moment de l’ovulation, à permettre aux spermatozoïdes de migrer.
Elle varie au cours du cycle : d’une texture blanche et collante, elle devient transparente et étirable comme du blanc d’œuf. Ce changement montre que vous êtes proche de la période d’ovulation !
• Doser les hormones
Les dosages réalisés sur prélèvement sanguin ou urinaire (tests d’ovulation vendus en pharmacies) permettent de vérifier la présence de l’ovulation : le taux d’œstrogènes augmente, de même que le taux d’hormones produites par l’hypophyse. On détecte, par
exemple, une forte augmentation de la LH (luteinizing hormone) de 24 à 36 heures
avant l’ovulation.
Les troubles de l’ovulation Chez la femme, la cause fréquente de la stérilité est souvent un problème d’ovulation.
Les problèmes d’ovulation peuvent provenir d’un dysfonctionnement d’une partie
du cerveau et des glandes
qui contrôlent l’ovulation ou
d’un dysfonctionnement des
ovaires.
Les femmes peuvent déterminer si l’ovulation se produit ou non, et estimer sa survenue en relevant leur température corporelle ou en utilisant des kits de prédiction à la maison.
Les médecins utilisent l’échographie ou des analyses d’urine ou de sang pour évaluer les problèmes d’ovulation.
Certains médicaments, tels que le clomifène ou le létrozole, peuvent souvent stimuler l’ovulation, mais cela n’aboutit pas toujours à une grossesse.
Quelles sont les causes dysfonctionnement de l’ovulation ?
La reproduction est contrôlée par un système qui comporte l’hypothalamus
(zone du cerveau), l’hypophyse, les ovaires et d’autres glandes, telles que les glandes surrénales et la glande thyroïdienne. Les problèmes d’ovulation (libération d’un ovule) surviennent lorsque l’une des parties du système ne fonctionne pas correctement. Par exemple :
• Non-sécrétion par l’hypothalamus de l’hormone de libération des gonadotrophines qui stimule l’hypophyse pour fabriquer les hormones qui stimulent les ovaires et l’ovulation (hormone lutéinisante et hormone folliculo-stimulante).
• La quantité d’hormone lutéinisante et d’hormone folliculo-stimulante produite par l’hypophyse s’avère faible.
• Les ovaires produisent des œstrogènes en trop petite quantité.
• L’hypophyse produit de la prolactine, une hormone qui stimule la production de lait, en trop grande quantité. Des taux élevés de prolactine (hyperprolactinémie) peuvent faire baisser le taux des hormones qui stimulent l’ovulation. Les niveaux de prolactine peuvent être élevés à cause d’une tumeur de l’hypophyse (prolactinome), qui est presque toujours bénigne.
• D’autres glandes peuvent présenter un dysfonctionnement. Par exemple, les glandes surrénales peuvent surproduire des hormones mâles (comme la testostérone), ou la thyroïde
peut produire en trop grande ou trop faible quantité les hormones thyroïdiennes, qui
participent à l’équilibre entre l’hypophyse et les ovaires.
Les problèmes d’ovulation peuvent découler de nombreux troubles. L’une des causes les plus fréquentes est :
• Le syndrome des ovaires polykystiques, qui se caractérise généralement par un surpoids et une production excessive d’hormones mâles par les ovaires.
Les autres causes des problèmes d’ovulation incluent :
• Diabète
• Obésité
• Pratique intensive de sport
• Certains médicaments (tels que des œstrogènes, des progestatifs et des antidépresseurs)
• Perte de poids
• Stress psychologique Parfois, la cause est une ménopause précoce, qui consiste en l’arrêt prématuré de la production des ovules.
Un problème d’ovulation est souvent la cause de la stérilité chez les femmes ayant
des problèmes de règles irrégulières ou absentes (aménorrhée). C’est parfois
le cas des femmes qui ont des règles régulières, mais qui ne présentent pas de
symptômes prémenstruels, tels qu’une tension mammaire, une pesanteur pelvienne et des troubles de l’humeur.
CHANGEMENT DE CYCLE MENSTRUEL
Le cycle menstruel est régulé par l’interaction complexe des hormones : les
hormones lutéinisantes, les hormones folliculo-stimulantes et les hormones sexuelles féminines, les œstrogènes et la progestérone.
Le cycle menstruel se compose de trois phases :
• Phase folliculaire (avant la libération de l’ovule)
• Phase ovulatoire (libération de l’ovule)
• Phase lutéale (après la libération de l’ovule)
Le cycle menstruel commence par le saignement menstruel (menstruation), qui marque le premier jour de la phase folliculaire.
Au début de la phase folliculaire, les taux d’œstrogènes et de progestérone sont bas. En conséquence, les couches superficielles de la muqueuse utérine (endomètre), qui s’est épaissie, se délitent et sont évacuées, et le saignement menstruel apparaît. À ce stage, le taux de l’hormone folliculo-stimulante augmente légèrement, induisant le développement
de nombreux follicules. Chaque follicule contient un ovule. Plus tard au cours de
cette phase, lorsque le taux d’hormone folliculo-stimulante diminue, un seul follicule continue à se développer. Ce follicule produit les œstrogènes.
La phase ovulatoire débute par la montée du taux de l’hormone lutéinisante et
de l’hormone folliculo-stimulante. L’hormone lutéinisante stimule la libération de l’ovule (ovulation), qui se produit habituellement 32 à 36 heures après le début du pic hormonal. Le taux d’œstrogènes est maximal à ce stade, et commence alors l’augmentation du taux
de progestérone.
Pendant la phase lutéale, les taux d’hormones lutéinisantes et folliculo-stimulantes diminuent. Le follicule rompu après avoir libéré l’ovule se referme et forme le corps jaune qui sécrète la progestérone. Pendant presque toute cette phase, le taux d’œstrogènes est
élevé. La progestérone et les œstrogènes provoquent l’épaississement progressif
de la muqueuse utérine en préparation d’une éventuelle fécondation. Si l’ovule
n’est pas fécondé, le corps jaune dégénère et ne produit plus de progestérone, le taux d’œstrogènes diminue, la muqueuse utérine dégénère et s’élimine, les saignements menstruels se produisent (début d’un nouveau cycle).
Comment diagnostiquer les problèmes d’ovulation chez une femme ?
• Description des règles de la femme
Le médecin demande à la femme de décrire ses règles (historique menstruelle). En
fonction des informations fournies, il peut être en mesure de déterminer si la
femme ovule ou non.
Afin de repérer l’ovulation, le médecin peut demander à la femme de relever sa
température quotidienne au repos (température corporelle basale). Dans la mesure du possible, il lui est demandé d’utiliser un thermomètre pour la température corporelle basale conçu pour les femmes qui es saient de tomber enceintes ou, si ce n’est pas le cas, un
thermomètre au mercure.
Les thermomètres électroniques sont les moins précis. Le meilleur moment est en général immédiatement après le réveil et avant de sortir du lit. Un abaissement de la température corporelle basale indique une ovulation imminente. Une élévation de la température supérieure à 0,5 °C indique en général que l’ovulation a eu lieu.
Néanmoins, cette méthode ne convient pas à toutes les femmes ou est source de
stress, et elle n’est pas assez fiable ou précise.
• Kit de prédiction de l’ovulation à utiliser chez soi
Une méthode plus précise est :
Ce kit détecte une augmentation du taux d’hormone lutéinisante dans l’urine
dans les 24 à 36 heures qui
précèdent l’ovulation. Pour obtenir un résultat plus précis, certains kits mesurent
également les sous-produits de l’œstrogène. L’urine est analysée sur plusieurs
jours consécutifs.
• Échographie
Le médecin peut déterminer avec précision la survenue ou non de l’ovulation, et sa
date. Les méthodes incluent :
•Mesure du taux de progestérone dans le sang, ou du taux
de l’un de ses sous-produits dans l’urine, Une élévation nette de ces taux indique
que l’ovulation s’est produite.
Le médecin peut réaliser d’autres analyses pour vérifier les troubles qui provoquent
les problèmes d’ovulation. Par exemple, il peut mesurer les taux de testostérone dans le sang pour vérifier le syndrome des ovaires polykystiques.
Comment traiter les problèmes d’ovulation ?
• Un médicament pour stimuler l’ovulation, Un médicament, tel que le clomifène, le létrozole (un inhibiteur de l’aromatase) ou des gonadotrophines humaines, peut généralement stimuler l’ovulation. Le choix des médicaments dépend du trouble spécifique en. Si la cause de la stérilité est une ménopause précoce, l’ovulation ne peut pas être stimulée ni par le clomifène ni par les gonadotrophines humaines.
Clomifène
Si l’ovulation n’a pas eu lieu depuis longtemps, le clomifène est en général choisi. Quelques jours après le début des saignements menstruels, la femme prend du clomifène par voie orale pendant 5 jours.
En général, l’ovulation se produit 5 à 10 jours après l’arrêt du clomifène et les règles apparaissent au bout de 14 à 16 jours après l’ovulation. Le clomifène n’est pas efficace
pour traiter tous les troubles de l’ovulation. Il est par contre le plus efficace en cas de syndrome des ovaires polykystiques.
Si la femme n’a pas de règles après le traitement par clomifène, elle doit effectuer un test de grossesse. Si elle n’est pas enceinte, elle doit recommencer le traitement.
La dose de clomifène est augmentée au fur et à mesure des cycles jusqu’à l’apparition d’une ovulation ou jusqu’à l’atteinte de la dose maximale. Une fois la dose stimulant l’ovulation déterminée, la femme continue le traitement pendant quatre cycles complémentaires.
La majorité des femmes se trouve ainsi enceinte vers le quatrième cycle d’ovulation. Bien que l’ovulation se produise chez 75 à 80 % environ des femmes traitées par clomifène, seuls 40 à 50 % de celles qui ovulent seront enceintes. Environ 5 % à 8 % des grossesses sont
multiples chez les femmes traitées par clomifène, le plus souvent gémellaires.
Les effets indésirables du clomifène comprennent des bouffées de chaleur, un ballonnement abdominal, une tension mammaire, des nausées, des troubles visuels et des céphalées.
Moins de 1 % des femmes traitées par clomifène développent un syndrome d’hyperstimulation ovarienne. Il se produit une hypertrophie ovarienne avec une importante extravasation sanguine vers l’abdomen. Ce syndrome peut mettre la vie de la femme en
danger. Ainsi pour la prévenir, les médecins prescrivent la dose minimale efficace de
clomifène et, dès que les ovaires commencent à augmenter de volume, ils arrêtent le traitement
Le clomifène n’est utilisé qu’après avoir exclu toute grossesse, car son utilisation peut entraîner des anomalies congénitales.
Létrozole
Le létrozole est un inhibiteur de l’aromatase. Les inhibiteurs de l’aromatase
bloquent la production d’œstrogènes. Ils sont généralement utilisés dans le traitement du cancer du sein chez les femmes qui sont ménopausées. Le létrozole peut aussi être utilisé
pour stimuler l’ovulation.
Chez les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques, le létrozole peut être plus efficace que le clomifène pour stimuler l’ovulation. Aucune donnée ne suggère que le létrozole est plus efficace que le clomifène chez les femmes qui ne sont pas atteintes du syndrome des ovaires polykystiques.
Tout comme le clomifène, la prise de létrozole commence quelques jours après le début des règles, par voie orale pendant 5 jours.
Si l’ovulation ne se produit pas, une dose plus élevée est utilisée au fur et à mesure des cycles jusqu’à l’apparition d’une ovulation ou jusqu’à ce que la dose maximale ait été atteinte.
Le létrozole a moins d’effets secondaires que le clomifène. Les effets indésirables les plus fréquents du létrozole sont la fatigue et les étourdissements.
Le létrozole n’est utilisé qu’après avoir exclu toute grossesse car son utilisation peut entraîner des anomalies congénitales.
Gonadotrophines humaines
Si une femme n’ovule pas ou ne tombe pas enceinte pendant le traitement par clomifène ou par létrozole, il est possible de tenter une hormonothérapie avec des gonadotrophines humaines par voies intramusculaire ou sous-cutanée. Les gonadotrophines humaines
contiennent l’hormone folliculo-stimulante et parfois l’hormone lutéinisante.
Ces hormones stimulent la maturation des follicules des ovaires permettant ainsi l’ovulation. Les follicules sont des cavités remplies de liquide, chacune d’entre elles renfermant un
ovule. L’échographie permet d’évaluer la maturation des follicules. Puis, le médecin procède à la stimulation de l’ovulation en administrant par voie intraveineuse une autre hormone, l’hormone gonadotrophine chorionique humaine. La gonadotrophine chorionique humaine est produite pendant la grossesse et est similaire à l’hormone lutéinisante, qui est normalement libérée au milieu du cycle menstruel. De façon alternative, un agoniste de l’hormone de
libération des gonadotrophines (GnRH) peut être utilisé pour stimuler l’ovulation, en particulier chez les femmes présentant un risque élevé de syndrome d’hyperstimulation ovarienne.
Les agonistes de la GnRH sont une forme synthétique d’une hormone produite par
le corps (GnRH).
Si les gonadotrophines humaines sont utilisées au moment opportun, l’ovulation se produit chez plus de 95 % des femmes, mais seuls 50 à 75 % d’entre elles qui ovulent tomberont enceintes.
Après un traitement par les gonadotrophines humaines, 10 à 30 % environ des grossesses sont multiples, le plus souvent gémellaires.
Les gonadotrophines humaines sont onéreuses, et leurs effets secondaires peuvent être sérieux, aussi les médecins surveillent de près la femme au cours du traitement. Environ 10 à 20 % des femmes traitées par gonadotrophines humaines
développent un syndrome d’hyperstimulation ovarienne modéré à sévère.
Si une femme présente un risque élevé d’avoir plusieurs fœtus ou de développer un syndrome d’hyperstimulation ovarienne, il est plus sûr de ne pas utiliser de médicament pour stimuler l’ovulation. Cependant, s’il est nécessaire de stimuler l’ovulation, l’utilisation d’un agoniste de l’hormone de libération des gonadotrophines est plus sûre que l’utilisation de la gonadotrophine chorionique humaine.
Autres médicaments
Chez certaines femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques, la metformine (un médicament utilisé pour traiter les personnes atteintes de diabète) est parfois utilisée,
généralement avec du clomifène, pour stimuler l’ovulation. Ces femmes comprennent celles qui sont nettement en surpoids (dont l’indice de masse corporelle est supérieur à 35) et
celles qui sont diabétiques ou prédiabétiques (leur taux de sucre dans le sang est élevé, mais pas suffisamment pour être qualifiées de diabétique, cependant, même chez ces femmes, le clomifène est généralement plus efficace que la metformine et tout aussi efficace que la metformine associée au clomifène pour stimuler l’ovulation.
Si l’hypothalamus ne sécrète pas l’hormone de libération des gonadotrophines, il est possible de la remplacer par sa version synthétique (appelée acétate de gonadoréline), administrée par voie intraveineuse. Ce médicament, comme l’hormone naturelle, stimule l’hypophyse à fabriquer les hormones qui stimulent l’ovulation. Le risque d’hyperstimulation ovarienne étant faible avec ce traitement, une surveillance stricte n’est donc pas nécessaire. Toutefois, ce produit n’est pas disponible aux États-Unis.
Quand la stérilité est due à une hyperprolactinémie (taux élevés de l’hormone de la prolactine), le médicament de choix est un médicament dont l’action
est similaire à celle de la dopamine, appelé anti-dopaminergique, tel que la bromocriptine ou la cabergoline. (La dopamine est une substance chimique qui inhibe généralement la production de prolactine.)